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Réactions hormonale face au Stress

Comme l'a décrit Hans Selye, le stress va provoquer une réaction d'adaptation responsable de nombreuses variations hormonales.

En effet lors d'un événement stressant le cerveau va sécréter des hormones qui vont stimuler les deux glandes surrénales, à l'origine de la fabrication des hormones du stress. On peut alors décrire deux axes de défenses distincts activés simultanément.

 L'adrénaline  :

 

Elle représente l'hormone de l'axe rapide et immédiat mis en place lors d'un épisode de stress. Le système nerveux sympathique va alors libérer l'adrénaline et son précurseur la noradrénaline pour une action immédiate.

Une fois synthétisée par les terminaisons nerveuses du système nerveux sympathique et par les glandes surrénales, l'adrénaline va mettre l'organisme dans un état de tension et d'alerte extreme en mobilisant des réserves et en augmentant l'utilisation d'énergie en vue de l'activité. On l'appel également « hormone de la peur ». Elle va ainsi provoquer les réactions favorisant la fuite c'est à dire l'augmentation de la respiration, la dilatations des bronches, l'accélération du rythme cardiaque et l'augmentation de la tension arterielle. C'est la phase dite de « fight or flight ».

 

La noradérnaline quant à elle va stimuler la vigilance et la motricité corporelle.

 

Lors d'un stress prolongé la production excessive d'adrénaline va user l'organisme et cet excès peut ainsi provoquer diarrhées, hyper tension artérielle, troubles sexuelles, migraines, insomnies...

Ces troubles biologiques apparaissent notamment car l'énergie libérée par l'adrénaline n'est pas dépensée physiquement. En effet le stress psychologique représentant une agression psycho-émotionnelle nous aurons alors une activité plus cérébrale que physique.

Physiologie neurologique du stress

Le cortisol :

 

Rappelons rapidement le fonctionnement de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien.

L'hypothalamus, formé par un amas de cellules sécrétrices de nombreuses hormones, va entre autre sécréter la CRH ( cortico tropin releasing hormone), celle ci va aller exciter l'hypophyse qui se trouve juste en dessous. La stimulation des hormones hypothalamiques sur l'hypophyse va ainsi activer des cellules spécifiques qui vont sécréter les hormones pour lesquelles elles sont spécialisées. Ainsi, sous l'effet de la CRH, l'hypophyse va fabriquer de l'ACTH ( adrenocorticotrophine) chargée de stimuler les glandes surrénales pour synthétiser du cortisol.

Physio-pathologie hormonale du stress
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Le cortisol représente l'hormone répondant à l'axe lent et prolongé mis en place en cas d'épisodes de stress. C'est l'autre hormone importante du stress, appelée également hydrocortisone. Celle ci est comme nous l'avons dit synthétisé par les surrénales, à partir du choléstérol. Elle fait partie de la famille des glucocorticoïdes.

 

Son action dans le stress est, contrairement à l'adrénaline, progressive. Elle va ainsi augmenter l'apport en glucose sanguin, nécessaire à un meilleur fonctionnement cérébral et musculaire. C'est l'hormone de l'énergie.

Le pic de sécrétion maximal de cortisol se produit trente minutes après le début d'un stress, pour s'éliminer progressivement en approximativement deux heures. En cas de stress important le cortisol sanguin peut être multiplié par vingt. Cette sécrétion de cortisol aura alors une visée anti inflammatoire, antalgique, euphorisante et donc anti stress.

 

Or des travaux ont montrés qu'une surexposition prolongée au cortisol peut entrainer la destruction de neurones et l'atrophie de certaines parties du cerveau, notamment l'hypocampe connu pour son rôle important dans la mémoire.

D'ordinaire la réponse de peur engendrant la sécrétion de cortisol ne dure pas longtemps et la production de celui ci est régulé par des mécanismes de feed back ayant lieu dans l'axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien, il n'y a alors pas de dommage.

En revanche des chercheurs ont montré que lors d'un stress chronique le taux de cortisol tombe jusqu'à un niveau inhabituellement bas. Les chercheurs proposent alors d'y voir un mécanisme de feed back négatif visant à protéger le cerveau contre l'hyperproduction de cortisol dans le cas où le stress ne s’arrêterait pas.

Ce mécanisme procurerait un avantage sélectif aux organismes qui en sont dotés. Mais bien que ce nouveau taux de cortisol soit vu comme une adaptation il devient pathogénique au long terme.

 

Pour résumer, en réponse au stress les glucocorticoïdes (cortisol) engagent un processus de suppression des réactions de défenses immunitaires, métabolique et nerveuses qui interviennent normalement en réponse à ce stress. Celui ci devenant chronique l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien se trouve donc en échec car l'augmentation du taux de cortisol n'a pu contrer l'agression qui perdure.

 

Or le cortisol ayant des propriétés antalgiques, et anti-inflammatoires, le niveau anormalement bas de son taux ne lui permet plus de jouer ces rôles, et le seuil de douleur en est alors diminué.

D'où l’exacerbation de douleurs provoquées par le déséquilibre des autres systèmes impliqués dans la réaction au stress à savoir : le système nerveux autonome et le système postural.

Sources:

- D. Gloagen, Stress contrôle: Le stress n’aura pas votre peau ! Alpen Editions s.a.m., 2005.

- « Effets du cortisol et de la cortisone ». [Online]. Available: http://www.medecine-et-sante.com/maladiesexplications/effetscortisolcortisone.html.

- A. Ehrenberg et A. Lovell, La maladie mentale en mutation: psychiatrie et société. Odile Jacob, 2000.

- H. Lôo, P. Lôo, A. Galinowski, C. André, et P. Légeron, Le stress permanent : réaction-adaptation de l’organisme aux aléas existentiels. 1999.

- L. Sherwood, Physiologie humaine. De Boeck Supérieur, 2006.

- R. Abrezol, Le rire, une source inépuisable de santé. Fernand Lanore, 2007.

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