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Qu'est ce qu'un Trouble Musculo Squelettique (TMS) ?

Les Troubles Musculo Squelettiques regroupent l'ensemble de symptômes tels que l ’inconfort, une faiblesse, une incapacité ou une douleur persistante dans les articulations, les muscles, les tendons ou autres tissus mous, avec ou sans manifestations physiques (Kroemer, 1989) Ces symptômes sont principalement dus à des contraintes mécaniques soutenues et répétées, sans phénomène du type accident. Ils ne comprennent donc pas les blessures qui sont la conséquence directe d’une chute par exemple. Les TMS concernent les muscles, tendons et gaine tendineuses, les nerfs, les bourses séreuses, les vaisseaux sanguins, les articulations, les ligaments

Et ça ne date pas d'hier...

 

En effet si la prise en charge des TMS prend naissance dans le courant des années 1980, certains auteurs ont déjà fait mention d’une attention particulière aux problèmes liés aux tâches professionnelles.

Ramazzini, considéré par certains comme le père de la médecine du travail dans son traité « De morbis Artificum Diatriba » (Traité des maladies des artisans) publié en 1713 à Padoue s’est intéressé aux problèmes liés au maintien de la position debout, aux troubles visuels et aux mouvements répétitifs des mains. Il insistait déjà sur l’importance de l’analyse de l’activité de l’artisan par le médecin.

Philippe de la Hire (1640-1718), proposait des limites pour le transport de charges et « formateur en manutention » avant la lettre suggérait des postures adéquates pour le port de fardeaux en mettant en avant le bon usage des jambes.

Avant lui, Armanda de Villeneuve (1235-1311) se préoccupait des problèmes liés à la sédentarité de certains métiers (notaires). Les conséquences du travail répétitif ont marqué aussi les œuvres de nombreux artistes, peintres, littéraires. 

Les glaneuses de Millet
Les repasseuses d'Edgar Degas.jpeg

Jean François Millet - Les Glaneuses (1857) à gauche et Edgar DeGas - Les Repasseuses(1887) représentent avec justesse les contraintes posturales liées à la pratique professionnelle

L’aspect répétitif des gestes rencontrés dans certains métiers induit des pathologies spécifiques à cette pratique professionnelle. On a dès lors souvent associé la zone corporelle touchée avec le nom du métier. On connait le Tennis elbow (coude du joueur de tennis) ou le Golfer ’s elbow (coude du joueur de golf) dus aux mouvements répétés du coude et de l’avant-bras avec la raquette ou le stick. Ces pathologies sont aujourd'hui reconnues au titre des tableaux 57, 69, 79 97 et 98  du régime général de l'assurance maladie.

Un enjeu de santé publique

Représentant près de 87% des maladies professionnelles en 2016 ( Chiffres Santé publique France) , les troubles musculo squelettiques sont aujourd'hui la première cause de maladie professionnelle en France. Certains considère que nous avons a faire à une véritable épidémie, qui concerne tous les corps de métier, et qui a commencé à prendre de l'ampleur dans les années 1990. Les TMS sont également considérés comme la première cause de journée de travail perdue du fait des arrêts de travail.

C'est certes un problème de santé publique, mais lorsqu'une pathologie touche tellement de personnes cela en devient un problème social et économique. Avec plus de dix millions de journées de travails perdues et un milliards d'euros d'indemnisations par l'assurance maladie par an, on comprend vite pourquoi la prise en charge de ces TMS devient une nécessité absolue. D'autant qu'on estime également que les chiffres cités précédemment sont largement sous évalué du fait de la sous déclaration des TMS (qui serait selon les études entre 53 et 73%).

Pour les entreprises en elles mêmes, les TMS coutent également très cher, en  terme d'absentéisme, d'arrêts de travail, de turn over ou tous simplement de bien être pour ces salariés.Prévenir le risque TMS est devenu un véritable enjeu social et économique compte tenu des conséquences humaines graves qu’il entraîne pour les salariés et des coûts importants qu’il engendre pour les entreprises et la collectivité. En effet aux coûts directs couverts par les cotisations de l’entreprise s’ajoutent les coûts indirects difficilement chiffrables : perte de temps, de production, d’image… A titre indicatif, une tendinite de l'épaule, classé en TMS dans le tableau 57 du régime générale de l'assurance maladie, va coûter à l'entreprise aux alentour de 21 000€.

"Les TMS constituent aujourd'hui l'une des questions les plus préoccupantes en santé au travail dans les pays industrialisés" (Santé Public France) 

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